Islam pour les non arabophones
Question : Le Coran ayant été révélé et conservé en Arabe, comment peuvent faire les personnes qui ne connaissent pas cette langue pour comprendre l'Islam ? Y a-t-il des traductions en Français suffisamment fiables pour accéder sans l'ombre d'un doute à une compréhension précise et fidèle à l'original en Arabe ?
Sommaire de la réponse
1. Traduire c'est déformer
2. Histoire de la traduction du Coran en Français
3. Difficultés de la traduction du Coran en Français
4. Quelques pistes pour les non arabophones
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1. Traduire c'est déformer
Toute traduction s'accompagne d'une perte de richesse lors du passage d'une langue à une autre. Cette perte porte à la fois sur le fond (richesse de sens) et/ou sur la forme (beauté, éloquence et poésie).
Subjectivité, mauvaise foi, interprétation, paraphrases, imprécision ou erreur dans la compréhension ou dans la formulation, connaissance partielle sur le sujet à traduire... : ces phénomènes se combinent parfois pour justifier l'expression "Traduire c'est trahir".
Trahir signifie : "tromper" (en étant de mauvaise foi), ou "ne pas rester fidèle" (au sens et/ou à la forme, même en étant de bonne foi).
Cet aspect revêt une grande importance lorsqu'il s'agit de traduire des textes saints. On n'est jamais très loin de dire que traduire, en l'espèce et d'une certaine manière, c'est corrompre, et donc pécher.
Cette méfiance voire cette défiance vis à vis de la traduction des textes saints ne concerne pas le seul Coran. Citons par exemple Thomas Ward, auteur catholique, qui écrivit dans un ouvrage intitulé "errata de la Bible Protestante" : "Zwingle écrit à Luther au sujet de sa traduction corrompue : ‘tu corromps la parole de Dieu, ô Luther ; on voit que tu es un manifeste et commun corrupteur et pervertisseur de la Sainte Ecriture ; combien sommes-nous honteux de toi, nous qui t’avons jusqu’à présent estimé…'. En revanche, Luther rejette la traduction de Zwingle, et qualifie ce dernier et ses collaborateurs en matière de théologie de sots, d’ânes, d’antéchrists, de trompeurs. Bucer et Osiander considèrent la traduction de Luther comme fausse… Staphylus et Emséru ont noté dans la traduction allemande de Luther, pour le Nouveau Testament seulement, environ 1400 corruptions hérétiques".
2. Histoire de la traduction du Coran en Français
Le Coran existe en une seule version en arabe (la racine ARB, à la base du nom de la langue, vient du verbe "aaraba" qui signifie "formuler", "exprimer") dans tous les pays du monde, mais il existe naturellement de nombreuses traductions dans d'autres langues, dont la langue française.
La question de la traduction du Coran dans d'autres langues s'est posée très tôt après la révélation, quand il a fallu porter le message révélé auprès des non arabophones.
Faut-il traduire le Coran dans d'autres langues que l'Arabe ?
De nombreux débats ont traversé l'histoire de l'Islam sur l'opportunité de la traduction du Coran : Inimitabilité du Coran vs Universalisme du message ? Risque de corruption du message par la traduction vs nécessité de transmission du message universel aux non arabophones ? Il existe aujourd'hui une forme d'unanimité pour la nécessité de la traduction du Coran.
C'est donc l'universalisme du message qui l'a emporté.
L’islam est une religion universelle valable indépendamment du temps et de l’espace.
Le Coran l'indique explicitement et à plusieurs reprises :
- Sourate 7, 158 "Dis : 'Ô hommes ! Je suis, en toute vérité, le Prophète de Dieu, envoyé à vous tous par Celui à qui appartient le Royaume des Cieux et de la Terre. Il n’y a de divinité que Lui. C’est Lui qui fait vivre et mourir'. Croyez donc en Dieu et en Son Envoyé, le Prophète que les hommes n’ont pas instruit, qui a foi en Dieu et en Ses paroles ! Suivez-le ! Vous n’en serez que mieux guidés !"
- Sourate 4, 79 "... Nous t’avons envoyé comme Messager aux Hommes. Le témoignage de Dieu est largement suffisant"
- Sourate 21, 107 "Ô Muhammad ! Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour l’Univers"
- Sourate 34, 28 "Nous ne t’avons envoyé à l’ensemble de l’humanité que pour porter l’annonce et donner l’alarme. Mais la plupart des hommes ne le savent point"
Le message universel de l’Islam et l’ensemble de ses enseignements se communiquent à l’humanité par l’entremise du Coran : Sourate 16, 89 "... en raison du Coran que Nous t’avons révélé, qui explicite toute chose et qui est aussi un guide, une miséricorde et une bonne nouvelle pour les musulmans". Ce message a été transmis à l’humanité dans la langue Arabe. Cependant, si ce message reste en Arabe, il ne pourra évidemment pas servir de guide et d’exposé pour le discernement adressé à l’humanité, puisque la majorité des peuples du monde ne sont pas arabophones.
Ajoutons à cela que le Coran dit dans la Sourate 14, 4 "Nous n’avons envoyé aucun prophète qui n’ait utilisé la langue de son peuple pour les éclairer..."
Au-delà des buts spirituels (transmission du message), la traduction du texte coranique est également essentielle pour les chercheurs ainsi que tous ceux qui souhaitent mieux connaître l’Islam et développer un dialogue interconfessionnel éclairé par la connaissance.
Histoire de la traduction du Coran en Français
La traduction en Français n’est pas un fait récent puisqu’elle remonte au Moyen-âge.
Certaines traductions se sont focalisées sur le sens, d'autres sur la préservation de la lettre (traductions purement littérales). Enfin, certaines traductions ont une vocation tendancieuse et ne cherchent qu’à décrier le Coran et donc l'Islam.
Début des traductions du Coran en Occident : des siècles de malveillance
Pendant des siècles, la connaissance de l'islam en Europe a été déformée par l'œuvre de traductions et d'écrits orientés religieusement à des fins de réfutation. Il faudra attendre le siècle des Lumières en France pour connaître la première traduction du Coran établie sur la base de sources musulmanes.
Tout commence au Moyen âge, dans un contexte de lutte contre l’Islam.
Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, charge Robert de Kenton de traduire le Coran en latin. Cette première traduction, qui date de 1142-1143, est en réalité une paraphrase tendancieuse, le texte n’étant qu’un des moyens visant à réfuter l’Islam (Pierre le Vénérable ne s'en est pas caché).
André Chouraqui, le traducteur des Écritures des trois religions monothéistes, dit de cette traduction : "Robert de Kenton achève la première version du Coran, faite en Occident, en 1143. Elle est en latin et le manuscrit autographe du traducteur se trouve à la Bibliothèque de l’Arsenal, à Paris. Document polémique s’il en fut : jamais l’axiome 'Traduire c’est trahir' ne fut plus exact. Des sonorités du Coran, de ses rythmes lancinants, de la splendeur poétique de l’original, il ne reste à peu près rien. Le but est de se servir de ce texte en tant qu’arme de guerre, celle qui dressait la Chrétienté contre l’Islam, afin de démontrer que Muhammad était un imposteur et l’Islam [sic] une imposture".
N. Daniel dans son livre L’Islam et l’Occident, la fabrication d’une image (Édimbourg, 1960) le souligne : "Robert de Kenton s’ingénie à aggraver ou à exagérer un texte inoffensif pour lui donner une pointe détestable ou licencieuse, ou à préférer une interprétation improbable, mais désagréable, à une autre, vraisemblable mais décente".
La traduction de Robert de Kenton fera pourtant autorité des siècles durant !
Des traductions coloniales pour connaître l'"ennemi"
Le siècle des Lumières voit la réalisation en 1720 d’une traduction éminemment supérieure, mais qui ne sera jamais publiée. Due à Antoine Galland, le fameux traducteur des Mille et une nuits, elle est animée par un grand souci d’exactitude. Le traducteur s’est notamment aidé d’ouvrages d’exégèse pour éclairer le sens des versets, une première en la matière.
Le contexte politico-religieux français n’était guère propice à la publication d’un ouvrage probablement perçu comme trop favorable à l'Islam, au moment où les déistes des Lumières gagnaient du terrain et où les protestants donnaient de l’Islam une image moins négative.
C’est en 1783 que paraîtra une traduction du Coran conforme à la vision déiste des Lumières. Elle est due à Claude-Étienne Savary, pour qui Muhammad, s’il n’est pas un prophète, n’en est pas moins un génie, "un de ces hommes extraordinaires qui paraissent de loin en loin sur la scène du monde pour en changer la face".
En 1841 enfin, paraît la célèbre traduction de Albin de Biberstein-Kazimirski (un aristocrate d’origine polonaise maîtrisant parfaitement l’Arabe et le Persan), encore rééditée de nos jours. Commandée par le sinologue Guillaume Pauthier en 1839, soit neuf ans après la conquête de l’Algérie, elle a vocation à servir l’entreprise coloniale. Elle doit en effet permettre, comme il le souligne dans la Préface, de "connaître le caractère arabe et l’énergie fanatique de l’ennemi que nous avons à combattre dans l’Algérie"...
Par ailleurs, c'est au XIXe siècle que les missionnaires ont entamé des traductions du Coran, mais cette fois, vers des langues et des dialectes orientaux.
Les Musulmans étaient de plus en plus conscients de l’activité des orientalistes et des missionnaires, et c’est en réaction à celle-ci, que certains musulmans ont commencé à traduire le Coran.
Traductions musulmanes
Trois traductions anglaises, faites par des musulmans voulant défendre le Coran contre les traductions des missionnaires, sont apparues entre 1905 et 1912.
Des traductions plus mûries et plus érudites sont apparues entre 1930 et 1960.
En 1959, la traduction du professeur Hamidullah, musulman indien établit en France, ouvre la voie à une série de traductions réalisées par des musulmans qui, tout en adoptant une démarche philologique rigoureuse, prennent en compte la tradition des écrits musulmans.
Ainsi, en 1972, Hamza Boubakeur, qui, à l’époque, était recteur de l’Institut musulman de la mosquée de Paris, publie une traduction accompagnée de nombreux commentaires glanés au sein d’importants ouvrages exégétiques du Coran.
Chaque traduction a toujours été accompagnée de son lot de critiques et de remarques, mais la plus controversée d’entre elles demeure sans doute la traduction d’André Chouraqui publiée en 1990. Hébraïsant, il a d’abord traduit le Coran en Hébreu pour ensuite le traduire en Français, donnant à de nombreux verbes et mot arabes de racine sémitique le sens qu’ils ont pris en hébreu, ce qui est très discutable en terme de méthodologie.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, une prise de conscience de la présence et de la ténacité de certains préjugés a eu lieu, et de nouvelles traductions comme celle de Jacques Berque publiée en 1990 essaient de concilier fidélité au texte (sans y parvenir totalement et nous y reviendrons dans le paragraphe suivant), beauté du style (sans y parvenir, même si l'effort est louable), et prise en compte des apports de la tradition musulmane.
Notre traduction "préférée" du Coran en Français
Nous avons eu à lire bon nombre de traductions en langue française ; aucune ne nous a jamais vraiment satisfaits.
De nombreuses études et thèses critiques des traductions actuelles ont été réalisées. Nous n'allons pas reproduire ce genre d'études ici, ni critiquer telle ou telle traduction (nous sommes respectueux de l'effort monumental fourni par le traducteur -de bonne foi- pour qui ce travail représente parfois l'œuvre d'une vie), mais simplement dire notre préférence et en expliquer les raisons.
La traduction (quoique imparfaite, et c'est le cas par définition de toute traduction) que nous préférons et celle Professeur Mohammed Chiadmi[i] (aux éditions Tawhid) intitulée "Le Noble Coran - Nouvelle traduction du sens de ses versets" :
. Le traducteur n’a pas sacrifié la langue française au privilège de la syntaxe arabe. Le style est raffiné, la langue soutenue et le choix des mots se veut particulièrement en accord avec ceux de la langue Arabe - du moins, il s’en approche au maximum.
. Le traducteur s’est efforcé de privilégier le sens du verset en sélectionnant parfois deux ou trois termes Français afin d’exprimer un seul mot Arabe, comprenant ainsi que la traduction littérale trahirait le sens du verbe.
. Le travail a été approfondi par l’étude de plusieurs exégèses.
. Plusieurs approches ont été étudiées et n’ont été retenues que les plus convaincantes et les plus fidèles à l’esprit du Texte coranique. Ainsi cette traduction est-elle celle qui se rapproche le plus de la compréhension juste du Coran, tant au niveau de son vocabulaire que de ses sens.
. Par ailleurs, le traducteur a passé en revue les traductions déjà existantes afin de tirer profit des réalisations précédentes.
Si ces quelques raisons - parmi tant d’autres - nous ont poussés à "préférer" cette traduction à toute autre, il faut cependant rester réaliste : la justesse de cette traduction ne fait pas oublier qu’il s’agit du travail d’un homme, aussi méritant et appliqué soit-il.
Si nous louons ce travail, nous n’oublions pas qu’il peut être sujet à l’erreur ou au manque, comme toute œuvre humaine. Il serait d’ailleurs impossible de trouver une traduction du Coran dénuée d’imperfection. En cela, l’œuvre du Créateur se distingue fondamentalement et définitivement de l’ébauche de la créature. Dieu le rappelle dans la Sourate 16, 17 "Peut-on comparer Celui qui crée à celui qui ne peut rien créer ? Ne saisissez-vous donc pas la différence ?".
3. Difficultés de la traduction du Coran en Français
La traduction du Coran n’est pas sans poser d’importants problèmes :
. Perte pendant la traduction : La langue du Coran - l’Arabe littéraire du VIIe siècle ap. JC. - est d’une richesse sémantique et linguistique sans équivalent. Son contenu même est extrêmement dense puisqu’il embrasse et traite de tous les domaines de la vie spirituelle et sociale du croyant. Les erreurs les plus courantes sont liées au choix d'un sens parmi les multiples sens d'un mot ou d'une expression Arabes (on parle alors de rétrécissement du sens, ou d'omission, chaque verset du Coran pouvant contenir lui-même une pluralité de sens), ou à l'invention d'un sens sans lien avec le sens original ni l'esprit du Coran.
. Difficulté de "traduire" la culture et les schémas de pensée présents au sein du monde musulman.
. Des approximations suite à des ajouts opérés par le traducteur pour "faciliter" la compréhension d'un verset par le lecteur francophone.
. Erreur quand le traducteur choisit un sens lié à une exégèse faible ou peu fréquente (il existe parfois des exégèses -des interprétation du sens- très diverses pour le même verset).
. La langue Arabe a une structure et une logique très différente de la nôtre, et chacun de ses termes renferme souvent plusieurs sens difficilement traduisibles sans induire une certaine lourdeur.
. Comment retranscrire les rimes et les assonances d’un livre qui a vocation à être récité et psalmodié ?
. L'erreur méthodologique : par exemple ne pas partir du texte original en Arabe mais d'une traduction dans une autre langue ce qui a parfois donné lieu à des traductions surprenantes et très décriées.
. Prises de liberté avec la structure du texte.
. Difficulté de traduire l'usage du temps des verbes (le passé composé, le passé simple ou l'imparfait, en Français, ne traduisent pas exactement la portée du temps utilisée en Arabe). . Par exemple, la conjugaison "Ô vous qui avez cru..." au passé composé, fausse le sens exprimé en Arabe. Il donne, en effet, l’impression que Dieu s’adresse à des gens qui ont cru en Lui dans un temps passé mais qui ont perdu leur foi, alors que le verbe Arabe exprime un passé apparent et un temps en réalité absolu.
. Le choix de rester le plus proche possible du texte Arabe produit souvent une lecture qui n’est pas toujours aisée et certaines formules pourront paraître surprenantes aux non arabisants.
. Une absence de maîtrise totale du Français rend certains passages assez obscurs.
. Disparition du miracle numérique (cf. notre article "Islam et intégrité des textes").
. Disparition du miracle littéraire et linguistique (cf. notre article "Islam et intégrité des textes")
Notons que les exégètes musulmans et les linguistes de l’Arabe s’accordent aujourd’hui pour dire que la réception, l’écoute, le dire de la langue arabe ne produisent plus la même expérience chez le locuteur que celle qu’il vivait à l'époque de la révélation.
Pour les arabes contemporains de Muhammad, l’expérience existentielle la plus profonde avait lieu par l’entremise de la langue. La poésie était ce qu’il y avait de plus important, de plus vrai, de plus vénéré dans leur monde. C’est ce qui fit en sorte que dans la majorité des cas, il leur suffisait d’écouter quelques versets du Coran pour y adhérer, puisque selon eux, ce rythme, ce style, cette combinaison de mots, ces images, cette éloquence... un humain ne pouvait tout simplement pas en être l’auteur. Mais cette habileté de dégustation spirituelle, quasi-mystique, de la langue est aujourd’hui perdue depuis bien longtemps. Vous comprenez aisément qu'avec une traduction du Coran (en Français pour ce qui nous intéresse directement) cette expérience profonde soit très largement diminuée.
A ce sujet :
. Edward Montet, orientaliste et intellectuel du 19e siècle explique : "Tous ceux qui sont familiers avec le Coran en langue arabe s’accordent à louer la beauté du livre de cette religion, sa grandeur de forme si sublime qu’aucune traduction dans aucune des langues européennes ne permettrait de l’apprécier à sa juste valeur".
. John Naish, intellectuel et traducteur l'exprime aussi dans son livre "The Wisdom of the Qur'an" (Oxford University Press, 1937) : "Le Coran dans sa parure originale Arabe a une beauté et un charme qui lui sont propres. Conçu avec un style concis et exalté, ses phrases brèves, chargées de sens, souvent rimées, possèdent une force d’expression et une énergie explosive, qu’il est très difficile de rendre par une traduction littérale".
4. Quelques pistes pour les non arabophones
Une façon de contourner ces difficultés liées à la traduction du Coran serait bien sûr d'apprendre l'Arabe ! (et de le maîtriser, tant qu'à faire !).
Cette "solution parfaite", d'apparence simple, est plus facile à dire qu'à faire :
. apprendre une langue (jusqu'à la maîtriser) est un travail long et fastidieux, surtout avec un alphabet inhabituel pour nous Français
. en l'absence d'une motivation personnelle forte (comme par exemple celle qu'aurait un expatrié qui doit apprendre la langue de son pays d'accueil, ou un chercheur en linguistique dont c'est l'objet d'étude) le risque d'abandon de l'apprentissage en cours de route est important
Suivant le principe : "Ce qui ne peut être réalisé totalement ne peut être délaissé entièrement", les traductions sont indispensables à la compréhension du Coran.
Voici donc quelques pistes et conseils pour accompagner la lecture d'une traduction (imparfaite par définition) du Coran :
. Choisir une "bonne" traduction (nous avons donné notre "choix" plus haut)
. Se faire expliquer les mots ou les passages "obscurs" par des personnes qui maîtrisent la langue Arabe mais aussi les sciences du Coran (des experts de confiance)
. Le texte coranique est éternel, il comporte toutefois des contingences historiques dont il faut tenir compte. Il est important de comprendre que le Coran est parfois directement lié aux données historiques, culturelles et sociales de l’époque. Le cadre de l’époque a directement conditionné la teneur, la pédagogie et la périodicité de la Révélation. En tenir compte (des contextes de révélation) permet d'appréhender les contextes d'application des versets (lire des ouvrages sur l'histoire de la révélation, ou se les faire expliquer par des experts de confiance)
. L’étude du Coran ne peut se dissocier d’une connaissance de la vie du Prophète Muhammad. Ce dernier représente l’expression vivante du Coran. Sa vie a évolué au gré des révélations successives ; elle est en ce sens l’application la plus concrète du Message Révélé. En outre, elle définit, éclaircit et complète les versets révélés
. Déterminer des sources expertes et fiables (sites internet, auteurs, amis, etc.) et en vérifier régulièrement la fiabilité et le niveau de connaissance et de cohérence
. Tenir compte de l'abrogation de certains versets par d'autres (l'abrogé et l'abrogeant)
. Tenir compte de la chronologie et de la progressivité de la révélation (comme dans le cas de l'interdiction de la consommation de l'alcool). Éluder cet aspect négligerait la prise en compte du mode éducatif et pédagogique du texte coranique envers la société de l’époque
. Lire régulièrement notre site et nous proposer des questions pour orienter nos recherches :-) !