Islam et Charia
Question : Qu'est-ce que la Charia ? L'Islam cherche-t-il à l'imposer en France (ou en occident en général) ? Comment peut-elle cohabiter avec nos sociétés démocratiques occidentales ?
Sommaire de la réponse
1. Définition de la Charia
2. Les erreurs courantes de compréhension de la Charia
3. Précisions sur les peines et châtiments corporels
4. La Cohabitation de la Charia avec nos sociétés occidentales et d'abord en France
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1. Définition de la Charia
La Charia est un mot riche de sens et une notion fondamentale dans l'Islam.
C'est devenu de nos jours un terme polémique et un mot qu'il faut bannir de son vocabulaire.
A l'origine du malentendu autour de ce mot, son caractère polysémique (le fait qu'il couvre plusieurs sens) et les compréhensions erronées et réductrices qui en sont faites.
Cette compréhension et l'usage polémiques ne sont pas propres à la France ou à l'occident, mais concernent aussi les arabophones (dans les pays arabes) où l'utilisation actuelle du mot Charia porte une connotation -chez une majorité des gens- négative.
L'erreur de compréhension la plus commune en occident est la réduction de la Charia au code pénal islamique (et réduction de la compréhension de ce code aux châtiments corporels et aux peines dures comme la lapidation ou la peine de mort).
L'erreur de compréhension la plus commune parmi les musulmans arabophones est la réduction de la Charia à l'aspect strictement légal de la tradition musulmane.
Pour en comprendre le sens et l'essence, étudions d'abord l'utilisation du terme Charia dans le Coran.
Ce terme (et ses variantes) apparaissent 3 fois dans le Coran :
. 1ère occurrence, sous la forme du verbe 'Charaa' (qui signifie : trace ou montre le chemin) : Sourate 42, 13 "Il a établi pour vous, en matière de religion -Charaa-, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce que Nous te révélons à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à Abraham, à Moïse et à Jésus : 'Acquittez-vous, leur fut-il dit, du culte de Dieu et n’en faites pas un sujet de division entre vous !' Combien doit paraître dure aux idolâtres cette foi à laquelle tu les invites ! Mais Dieu attire vers Lui qui Il veut et guide vers Lui le coupable repentant". Le sens ici est 'Dieu a établi pour vous ce qui est essentiel dans la religion, comme Il l'avait fait avec Noé'. Donc ce terme n'est pas lié simplement à la dernière révélation faite à Muhammad, mais c'est bien lié à toutes les révélations (notamment celles faites à Noé, à Abraham, à Moïse et à Jésus.
. 2ème occurrence, sous la forme du mot 'Cheraa' : Sourate 5, 48 "À toi aussi Nous avons révélé le Coran, expression de la pure Vérité, qui est venu confirmer les Écritures antérieures et les préserver de toute altération. Juge donc entre eux d’après ce que Dieu t’a révélé. Ne suis pas leurs passions, loin de la Vérité qui t’est parvenue. À chacun de vous Nous avons tracé un itinéraire et établi une règle de conduite qui lui est propre. Et si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule et même communauté ; mais Il a voulu vous éprouver pour voir l’usage que chaque communauté ferait de ce qu’Il lui a donné. Rivalisez donc d’efforts dans l’accomplissement de bonnes œuvres, car c’est vers Dieu que vous ferez tous retour, et Il vous éclairera alors sur l’origine de vos disputes". Les spécialistes du droit vont y voir la dimension strictement légale mais c'est une réduction. Etymologiquement, Charia signifie le chemin qui mène à la source (en l'occurrence : Dieu) : le sens est donc le chemin qui, si nous le suivons, nous ramène à ce que Dieu veut de nous. Sourate 2, 156-157 ".... Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous ferons retour ! / C’est sur ceux-là que Dieu étendra Sa bénédiction et Sa miséricorde, et ce sont ceux-là qui sont dans le droit chemin". Il y a donc cette idée de cheminement (d'autres termes dans le Coran viennent soutenir cette idée de cheminement : 'Huda' qui signifie élcairer le chemin et guider / 'Ruchd' qui signifie guidance sur le chemin / 'Sabil' qui signifie chemin / 'Sirate' qui signifie voie). L'entrée dans ce chemin se fait par la prononciation de la 'Chahada' -ou profession de foi du musulman- : "Il n'est de dieu que Dieu, et Muhammad est son Prophète". Une fois prononcée, le musulman se retrouve dans la Charia : sur le chemin de cette fidélité à Dieu.
. 3ème occurrence, sous la forme du mot 'Charia' : Sourate 45, 18 "Nous t’avons ensuite placé sur la Voie -Charia- qui procède de Notre Ordre. Applique-toi à la suivre ! Ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas". Chemin de la fidélité.. donc pas du tout dans la double réduction : celle du commun des musulmans (juste un cadre de loi.. les lois de Dieu) et celle en occident, où le mot 'Charia' devient un indice pour qualifier celui qui l'utilise de extrémiste, islamiste, fondamentaliste, homme dangereux (ou un amalgame de tout cela).. alors que la vérité, est qu'il n'y a pas d'Islam sans la compréhension de ce qu'est la Charia dans le sens que nous venons d'établir.
Ce chemin -ou cette voie- est bordé(e) par les notions de licite, qui est sur la voie, et de l'illicite, qui est en dehors de la voie.
Le cheminement sur cette voie se fait certes dans le respect de certaines lois divines et de certaines règles, mais en gardant à l'esprit :
. le sens de ce pourquoi nous faisons les choses,
. ce vers quoi l'on va quand nous faisons les choses,
. comment est-ce que l'on va se positionner par rapport aux finalités de ce cheminement.
La compréhension juste du mot 'Charia':
. intègre l'équilibre entre les limites et le sens du chemin
. nécessite la compréhension des règles que Dieu a établi pour nous dans le cheminement qui va nous rapprocher de Lui
. consiste à suivre la dernière des voies et à reconnaitre les voies qui l'ont précédée (Dieu a voulu cette diversité cf. Sourate 5, 48 plus haut)
Le mot 'Charia' possède donc un sens très riche et noble : il précise les limites : le bien et le mal, le licite et l'illicite, mais surtout, il donne le sens de la vie (cheminement vers Dieu) et une compréhension de ce que nous avons à faire sur terre.
2. Les erreurs courantes de compréhension de la Charia
Nous avons souligné les erreurs de compréhension les plus communes en occident - réduction de la Charia au code pénal islamique et, parmi les musulmans arabophones, réduction de la Charia à l'aspect strictement légal de la tradition musulmane.
Or, le Coran comporte 6236 versets. Seulement 228 versets sont consacrés à des prescriptions juridiques, parmi lesquels 70 concernant la famille, 70 le code civil, 13 la juridiction et la procédure, 10 le droit constitutionnel, 10 l’ordre économique et financier, 25 les relations internationales, 30 le code pénal.
Au total, seulement 3% des versets du Coran concernent le droit et 0,05% le pénal.
Dans le processus de compréhension de la Charia, nous avons identifié 2 erreurs fondamentales :
. la première erreur consiste à réduire la Charia en disant "c'est loi de Dieu, donc on la prend du Coran, et on l'établit sans qu'il y ait la médiation de l'intelligence humaine". Il y a effectivement des règles immuables stipulées dans le Coran (tout ce qui concerne les piliers de la foi ou les piliers de la pratique cultuelle, ou encore des règles immuables qui relèvent de l'interdit ou de l'obligation dans les affaires sociales par exemple.. ex. ne pas manger de porc, ou ne pas boire de l'alcool..) : ces règles immuables sont énoncées clairement dans le Coran (et aussi dans la tradition du Prophète Muhammad). Or, il est absolument nécessaire d'utiliser notre intelligence pour identifier ces versets immuables et ceux qui sont ouverts à l'interprétation. Donc oui, il y a bien des éléments que l'on extrait du Coran, mais ensuite, nous devons réfléchir à la prise en compte des spécificités de notre vie d'aujourd'hui, le lieu et la culture dans laquelle nous vivons. L'Islam nous enseigne que tout ce qui est bien dans une culture peut entrer dans notre Charia -voie, cheminement-. La Charia n'est pas exclusive mais inclusive. Et l'on doit dans le cheminement vers Dieu prendre le bien partout où il se trouve, et cela peut faire partie de la Voie -Charia- tant qu'il n'est pas opposé à des principes établis de l'Islam. Notons par ailleurs l'immense champs des sujets pour lesquels Dieu a choisi le silence -ne pas les évoquer-, et ce par miséricorde et par bonté, et non par oubli : le Prophète Muhammad dit : "Dieu à choisi le silence sur certains sujets, par miséricorde pour vous, et non par oubli" : c'est ce silence de Dieu qui ouvre la voie à l'intelligence humaine qui doit, à la lumière de la révélation, établir les éléments du Bien pour de nouvelles situations (technologiques, scientifiques, culturelles, etc.). Cet horizon ouvert à l'intelligence humaine est immense : un véritable océan.. Cette intelligence qui doit regarder, observer, considérer que tout ce qui est bien et qui provient de non musulmans -sans s'opposer à des principes de l'Islam- fait partie de notre Charia.. La Charia n'est donc pas un horizon de droit fermé, mais un horizon de Bien ouvert (pour intégrer le culturel, le psychologique, l'affectif, avec à l'esprit un principe fondamental de l'Islam "le fondement premier en toute chose est la permission", dans les affaires sociales).. La présence de plusieurs écoles de pensée au sein même de l'Islam est une preuve de la diversité des interprétations (très souvent les différences sont très subtiles, mais toutes les variantes sont sur la voie, mais cela change la façon de cheminer)
. la deuxième erreur consiste à réduire ce chemin à son aspect extérieur et aux éléments du collectif ou du communautaire. Or, la Charia, ce chemin de la fidélité, commence dans le cœur : savoir que non seulement j'ai un chemin dans la vie mais aussi, et d'abord, j'ai un chemin dans l'intimité de mon cœur. Il est donc erroné de croire que la spiritualité est hors du champ de la Charia ! Le cheminement englobe -commence par- un travail sur soi-même (éduquer son cœur) : Il n'y a pas de lumière sur le chemin sans cette lumière personnelle qui vient de l'éducation du cœur.
3. Précisions sur les peines et châtiments corporels
Beaucoup de polémiques et de controverses demeurent (en occident mais aussi dans les pays dits musulmans) autour des questions des peines et châtiments corporels (lapider, amputer des mains, fouetter ou encore recourir à la peine de mort) :
. Ceux qui ne portent pas l'Islam dans leur cœur utilisent ces questions pour donner et entretenir de l'Islam une image de barbarie.
. Une bonne partie des musulmans de bonne foi (en occident mais aussi dans les pays dits musulmans), ignorent l'esprit même de l'Islam sur ces questions et se sentent mal à l'aise à ce sujet.
. Les extrémistes violents (de toutes sortes) utilisent une lecture déviante de l'Islam sur ces questions pour régner par la peur et la terreur à parvenir à leur fins.
Pour comprendre l'esprit et l'approche de l'Islam sur ces questions, il convient d'observer le contexte de révélation des versets concernées et l'approche Divine dans sa globalité.
En observant l'histoire de la révélation, nous observons qu'à chaque fois que l'Islam rencontrait une pratique violente -voire barbare- ancrée dans la culture, il procédait de la même manière pour parvenir progressivement à l'abolition de cette pratique :
- l'Islam apportait un système de valeurs d'amour et de miséricorde qui s'opposent à cette pratique
- L'Islam réduisait le champ d'application de cette pratique
- L'Islam diminuait l'intensité dans l'utilisation de cette pratique
- L'Islam engageait les gens à pardonner au lieu de faire appel à l'application de la sanction qui comporte cette pratique
- L'Islam organisait un dispositif global (valeurs, devoirs, droits, etc.) qui vise à réduire la fréquence d'apparition des situations où la pratique avait habituellement lieu
- Le Prophète Muhammad, qui est le modèle à suivre et l'illustration dans sa vie du cheminement vers Dieu, ne faisait jamais usage de cette pratique
C'est cela l'approche de l'Islam pour aboutir à un changement accepté et durable.
Dans l'esprit de cette approche de l'Islam, Omar, second calife du Prophète, avait suspendu la peine d'amputation de la main du voleur pendant une grande famine, jugeant qu'il n'est pas permis d'appliquer le verset coranique demandant l'amputation de la main du voleur tout en ayant délaissé les versets coraniques demandant d'établir l'acquittement de l'aumône obligatoire, de donner naissance à la justice sociale, de combattre les abus des Hommes sur les Hommes. Il y a dans le Coran un verset qui demande d'amputer la main du voleur. Tandis qu'il y a des dizaines et des dizaines de versets qui demandent de dépenser de ses biens pour les nécessiteux et de nourrir les pauvres, qui interdisent la thésaurisation des biens, critiquent le désir entretenu d'en amasser toujours plus, interdisent la fraude, les jeux de hasard avec mise, les injustices sous toutes leurs formes, et ordonnent de donner naissance à la justice et à la solidarité sociales de sorte qu'il ne reste plus, dans une vraie société musulmane, de nécessiteux.
Qu'en est-il concernant le verset qui évoque la possibilité de frapper sa femme ? Ce verset évoque l'ultime stade du conflit entre un homme et son épouse, juste avant la séparation. Sourate 4 , 34-36 "... commencez par les exhorter, puis ignorez-les dans votre lit conjugal et, si c’est nécessaire, corrigez-les. Mais dès qu’elles redeviennent raisonnables, ne leur cherchez plus querelle. Dieu est le Maître Souverain / Si une rupture entre les deux conjoints est à craindre, suscitez alors un arbitre de la famille de l’époux et un arbitre de la famille de l’épouse. Si les deux conjoints ont le réel désir de se réconcilier, Dieu favorisera leur entente, car Dieu est Omniscient et parfaitement Informé / Adorez Dieu, sans rien Lui associer ! Soyez bons envers vos parents, vos proches, les orphelins, les pauvres, les voisins qu’ils soient de votre sang ou éloignés". Une lecture superficielle, sans tenir compte du contexte dans lequel ce verset a été révélé, peut choquer et/ou provoquer un malaise certain.
Pour mieux comprendre l'approche de l'Islam pour parvenir à l'abolition de toute forme de violence faite aux femmes, rappelons nous de la société dans laquelle ce verset a été révélé : les femmes étaient très souvent battues, même pour des raisons futiles. Les femmes étaient considérés comme des objets (vendues, échangées, butin de guerre, enterrées vivantes à leur naissance).
Dans ce contexte, l'approche de l'Islam était globale pour parvenir progressivement à l'abolition de la violence faite aux femmes :
- l'Islam a apporté un système de valeurs d'amour et de miséricorde envers les proches (notamment les parents et la femme) qui s'opposent à cette violence
- L'Islam a réduit le champ d'application de cette pratique au stade ultime du conflit conjugal
- L'Islam a diminué l'intensité dans l'utilisation de cette pratique (frapper est devenu un geste -presque- symbolique, opéré à l'aide d'un siwak -petit bout de bois utilisé comme brosse à dents- pour signifier que le couple est arrivé à l'ultime stade du conflit conjugal avant la séparation)
- L'Islam engage les gens à pardonner et à ne pas oublier la miséricorde entre eux
- L'Islam a organisé un dispositif global (valeurs, devoirs et droits des conjoints, etc.) qui vise à réduire la fréquence d'apparition des situations de conflits entre époux, situations où la violence avait habituellement lieu (et parfois même de nos jours, chez les musulmans et chez les non-musulmans)
- Le Prophète Muhammad, qui est le modèle à suivre et l'illustration dans sa vie du cheminement vers Dieu, n'a jamais fait usage d'aucune forme de violence envers une femme
Cette approche, pédagogue et non frontale, de l'Islam a été souvent renforcée par le Prophète Muhammad :
. "Tant qu'une possibilité existe, éloignez les peines" (n'appliquez pas les peines)
. "Autant que vous le pouvez, éloignez des musulmans les peines : s'il y a une possibilité, laissez partir la personne. En effet, qu'un dirigeant se trompe dans l'acquittement est préférable à ce qu'il se trompe dans l'application de la peine"
Il est à noter que l'Islam n'a créé aucune pratique violente ou barbare.
L'Islam a simplement tenu compte de la psychologie et de la sociologie de la société dans laquelle la révélation avait lieu.
Les pratiques mauvaises pré existaient et l'Islam est venu les canaliser, baisser leur intensité, en réduire leur champ d'application, dans une démarche progressive et globale visant à les faire disparaître avec l'adhésion durable de la société.
Dans le monde moderne, dans l'immense majorité des pays dits musulmans (sauf quelques exceptions) les châtiments corporels n'existent plus.
Seuls demeurent les endroits où perdurent ou apparaissent à nouveau :
. la peine de mort, ne se proclamant pas forcément de l'Islam, mais qui est plutôt politique pour se débarrasser d'opposants au régime en place
. les châtiments corporels, se proclament à tort de l'Islam qui a toujours visé leur abolition dans les sociétés où elles étaient la norme, et ce pour régner par la terreur
L'approche progressive et pédagogue pour parvenir à un changement accepté et durable, s'étend au delà de la question des pratiques violentes rencontrées par l'Islam, pour couvrir également les autres domaines que l'Islam est venu réformer.
L'exemple de l'interdiction de l'alcool en est une illustration. En effet, la seule parution d'une loi d'interdiction n'aboutit pas à l'acceptation d'un changement de la pratique dans une société. Nous connaissons l'histoire de l'échec de la Prohibition aux Etats-Unis dans les années 1920. A comparer avec l'histoire de l'interdiction de l'alcool telle qu'elle a été réalisée au moment de la révélation du Coran (à Médine dans les années 620) : une interdiction précédée d'une longue formation des cœurs et des esprits, et appliquée avec progressivité et sagesse, elle a été acceptée de plein gré et a perduré.
4. La Cohabitation de la Charia avec nos sociétés occidentales et d'abord en France
En comprenant la signification précise de la Charia (la voie et le cheminement qui mène à Dieu), il devient évident qu'une cohabitation paisible et enrichissante est possible avec nos sociétés modernes et démocratiques.
A la question "est-ce que l'Islam cherche à imposer la Charia en France ?". Maintenant qu'il est clair, nous l'espérons, que la Charia est surtout une démarche intime et personnelle de cheminement qui mène Dieu, la réponse est simple et évidente : non. Chacun est dans son cheminement propre et cela relève de la liberté de conscience de chacun, liberté que l'Islam consacre et protège (un chrétien se considère aussi dans un cheminement qui le mène à Dieu, ce qui rejoint le sens étymologique du mot Charia).
Allons plus loin que cette question :
. existe-t-il une minorité d'extrémistes violents -ou d'ignorants notoires- qui voudraient imposer leur vision déviante, réductrice -et caduque- de la Charia en France ? Réponse : Certainement.
. existe-t-il une récupération de cette vision déviante de la Charia par des personnes extérieures et hostiles à l'Islam, qui la manipulent à des fins électorales (surfer sur des craintes d'islamisation de l'Europe et de la disparition de notre héritage judéo-chrétien et de notre culture) ou idéologiques, et ce sans préoccuper des conséquences à moyen et long terme de leur contribution ? Réponse : Certainement.
A ces questions et à ces craintes, nous souhaitons apporter une seule réponse : la définition même de la Charia :
. un cheminement qui mène à Dieu
. qui doit s'adapter par l'intelligence au lieu, à l'époque, et intégrer les apports vertueux de la culture existante (et donc se renouveler constamment).
Dieu appelle tous les hommes à échanger ce qui est vertueux -chez les uns et chez les autres- et à se connaître en leur disant dans la Sourate 4, 1 "ô gens ! Nous vous avons créés d’un homme et d’une femme, et avons fait de vous des peuples et des tribus pour que vous vous connaissiez et que vous échangiez, le plus noble parmi vous est le plus pieux".